Neale Donald Walsh
Dans son livre ' Conversations avec Dieu' tôme 2, Neale Donald Walsh a une discussion intéressante sur le sujet de l'éducation de nos enfants .
Tu voulais parler d'éducation.
En effet . J'observe que la plupart d'entre vous avez mal compris la signification, le but et la fonction de l'éducation, sans parler du processus par lequel vous l'entreprenez selon votre idéal.
Cette affirmation est énorme, et il faudra que Tu m'aides à la comprendre.
La plus grande part de la race humaine a décidé que la signification, le but et la fonction de l'éducation est de transmettre la connaissance ; qu'éduquer quelqu'un, c'est lui donner de la connaissance ; généralement, la connaissance accumulée de sa famille, de son clan, de sa tribu, de sa société, de son pays et de son monde.
Mais l'éducation n'a pas grand-chose à voir avec la connaissance.
Vraiment ? Sans blague.
Clairement.
Quel est son but, alors ?
La sagesse.
La sagesse ?
Oui.
D'accord, je me rends. Quelle est la différence ?
La sagesse c'est la connaissance appliquée.
Alors, nous ne sommes pas censés essayer de donner de la connaissance à nos enfants. Nous sommes censés essayer de leur donner de la sagesse.
Tout d'abord, n'«essayez» pas de faire quoi que ce soit. Faites-le. Deuxièmement, n'ignorez pas la connaissance en faveur de la sagesse. Cela serait fatal. D'autre part, n'ignorez pas la sagesse en faveur de la connaissance. Cela aussi serait fatal. Cela tuerait l'éducation. Sur votre planète, c'est vraiment en train de la tuer.
Nous ignorons la sagesse en faveur de la connaissance ?
Dans la plupart des cas, oui.
Comment faisons-nous cela ?
Vous enseignez à vos enfants quoi penser plutôt que comment penser.
Explique, s'il Te plait.
Certainement. Lorsque vous donnez de la connaissance à vos enfants, vous leur dites quoi penser. C'est-à-dire que vous leur dites ce qu'ils sont censés savoir ; ce que vous voulez qu'ils trouvent vrai.
Lorsque vous donnez la sagesse à vos enfants, vous ne leur dites pas quoi savoir, ou ce qui est vrai, mais plutôt, comment arriver à leur propre vérité,
Mais sans connaissance, il ne peut y avoir de sagesse.
D'accord. Voilà pourquoi J'ai dit que vous ne pouvez ignorer la connaissance en faveur de la sagesse. Une certaine part de connaissance doit être transmise d'une génération à la suivante. De toute évidence. Mais le moins de connaissance possible. Moins il y en aura, mieux ce sera.
Laissez l'enfant faire ses propres découvertes. Sachez ceci : la connaissance se perd ; la sagesse ne s'oublle jamais.
Alors, nos écoles devraient enseigner le moins possible ?
Vos écoles devraient mettre l'accent sur l'inverse. Maintenant, elles sont hautement concentrées sur la connaissance, et accordent peu d'attention à la sagesse. Pour bien des parents, les cours de pensée critique, de résolution de problèmes et de logique sont menaçants. Ils veulent éliminer ces cours des programmes. Ils devront le faire, s'ils veulent protéger leur mode de vie. Car les enfants qu'on laisse développer leurs propres processus de pensée critique sont très susceptibles d'abandonner la morale, les normes et tout le mode de vie de leurs parents.
Afin de protéger votre mode de vie, vous avez bâti un système d'éducation fondé sur le développement, chez l'enfant, de souvenirs et non de capacités. On enseigne aux enfants à se rappeler des faits et des fictions, les fictions que chaque société a établies autour d'elle-même, plutôt que de leur donner la capacité de découvrir et de créer leur propre vérité.
Les programmes qui demandent aux enfants de développer des capacités et des talents plutôt que des souvenirs subissent le ridicule de ceux qui croient savoir ce qu'un enfant a besoin d'apprendre. Mais ce que vous avez enseigné à vos enfants a mené votre monde vers l'ignorance, plutôt que de l'en écarter.
Nos écoles n'enseignent pas de fictions, mais des faits.
Alors, vous vous mentez à vous-mêmes, tout comme vous mentez à vos enfants.
Nous mentons à nos enfants ?
Bien sur. Prends n'importe quel livre d'histoire et tu verras. Vos histoires sont écrites par des gens qui veulent que leurs enfants voient le monde d'un point de vue particulier. On dénigre et on qualifie de « révisionniste » toute tentative d'enrichir les comptes rendus historiques en présentant une vision élargie des faits. Vous ne dites pas à vos enfants la vérité à propos de votre passé, afin qu'ils ne puissent pas vous voir tels que vous êtes.
La plus grande part de l'histoire est écrite du point de vue de ce segment de votre société que vous appelleriez les males protestants, anglo-saxons et blancs. Lorsque des femmes, des Noirs ou d'autrès membres de minorités disent: « Eh, minute. Ce n'est pas comme ça que c'est arrivé. Vous avez laissé de côté un aspect immense, ici », vous avez un mouvement de recul; vous vous agitez et vous exigez que les «révisionnistes » cessent d'essayer de changer vos manuels. Vous ne voulez pas que vos enfants sachent comment c'est vraiment arrivé. Vous voulez qu'ils sachent comment vous avez justifié ce qui est arrivé, de votre point de vue. Veux-tu un exemple ?
S'il Te plaît.
Aux États-Unis, vous n'enseignez pas à vos enfants tout ce qu'il faut savoir sur la décision de votre pays de lacher des bombes atomiques sur deux villes japonaises, tuant ou ravageant des centaines de milliers de personnes. Plutôt, vous leur donnez les faits tels que vous les voyez, et tels que vous voulez qu'ils les voient.
Lorsqu'on tente de contrebalancer ce point de vue avec un autre, dans ce cas, celui des Japonais, vous hurlez, ragez, tempêtez, trépignez et exigez que les écoles n'osent même pas songer à présenter de telles données dans leur révision historique de cet important événement. Ainsi, ce n'est pas l'histoire que vous enseignez, mais la politique.
L'histoire est censée être un compte rendu exact et intégral de ce qui s'est vraiment passé. La politique ne concerne jamais ce qui s'est vraiment passé. La politique est toujours le point de vue de quelqu'un à propos de ce qui s'est passé. L'histoire révèle, la politique justifie. L'histoire dévoile, dit tout. La politique dissimule, ne montre qu'un côté. Les politiciens détestent l'histoire fidèlement écrite. Et l'histoire, fidèlement écrite, ne parle pas en bien des politiciens, non plus.
Mais vous portez les vêtements neufs de l'Empereur, car vos enfants vous voient tels que vous êtes. Les enfants auxquels on enseigne la pensée critique apprennent votre histoire et disent : « Dis donc, mes parents et mes aînés se sont fait des illusions. » Comme vous ne pouvez tolérer cela, vous insistez. Vous ne voulez pas que vos enfants apprennent les faits les plus fondâmentaux. Vous voulez qu'ils aient votre version des faits.
Je crois que Tu exagères. Je crois que Tu as poussé cet argument un peu loin.
Vraiment ? La plupart des gens, dans votre société, ne veulent même pas que leurs enfants connaissent les faits les plus fondâmentaux de la vie. Les gens ont perdu la tête lorsque les écoles ont tout simplement commencé a enseigner aux enfants le fonctionnement du corps humain. Maintenant, vous n'êtes pas censés dire aux enfants comment le sida se transmet, ou comment empêcher sa transmission. A moins, bien entendu, que vous ne leur disiez d'un point de vue particulier comment éviter le sida. Alors, c'est très bien. Mais leur donner tout simplement les faits, et les laisser décider eux-mêmes ? Jamais de la vie.
Les enfants ne sont pas prêts à décider ces choses eux-mêmes. Il faut les guider convenablement.
As-tu observé ton monde dernièrement ?
Qu'est-ce qu'il a ?
C'est ainsi que vous avez guidé vos enfants dans le passé.
Non, c'est ainsi que nous les avons mal guidés. Si le monde est dans un état déplorable aujourd'hui, et à bien des égards, il l'est, ce n'est pas parce que nous avons essayé d'enseigner à nos enfants les vieilles valeurs, mais parce que nous les avons laissés apprendre toutes ces choses « nouveau genre » !
Tu crois vraiment ça, n'est-ce pas ?
Tu parles si je le crois ! Si nous nous étions contentés d'enseigner à nos enfants la lecture, l'écriture et le calcul plutôt que de leur faire avaler toutes ces foutaises de « pensée critique », nous serions bien mieux aujourd'hui. Si nous avions gardé cette prétendue « éducation sexuelle » hors de la salle de classe et à la maison, c'est-a-dire à sa place, nous ne verrions pas des adolescentes avoir des bébés ou des mères célibataires de dix-sept ans demander la sécurité sociale : nous n'aurions pas un monde en perdition. Si nous avions insisté pour que nos jeunes vivent selon nos normes morales, plutôt que de les laisser partir et créer leurs propres normes, nous n'aurions pas transformé notre pays jadis fort et vivant en une pitoyable imitation de son anclenne identité.
Je vois.
Autre chose. Ne viens pas me dire que nous sommes soudainement censés nous trouver « mauvais » à cause de ce que nous avons fait à Hiroshima et à Nagasaki. Nous avons mis fin à la guerre, pour l'amour du Ciel. Nous avons sauvé des milllers de vies. Des deux côtés. C'était le prix de la guerre. Personne n'a aimé la décision, mais il fallait que quelqu'un la prenne.
Je vois.
Ouais, Tu vois. Tu ressembles exactement à ces gauchistes, à ces communistes rouge pâle. Tu veux nous voir réviser notre histoire, c'est ca. Tu veux que nous la révisions pour nous éjecter de l'existence. Alors, vous autres, gauchistes, pourrez enfin prendre vos aises ; vous emparer du monde ; créer vos sociétés décadentes ; redistribuer la richesse. Le pouvoir au peuple, et toute cette merde. Sauf que ça ne nous a jamais menés nulle part. Ce qu'il nous faut, c'est un retour au passé ; aux valeurs de nos ancêtrès. C'est ça qu'il nous faut !
C'est fini, maintenant ?
Ouais, j'ai fini. C'était comment ? Plutôt bien.
Plutôt bien . C’était vraiment bien .
Quand tu as animé des talk-shows radiophoniques pendant quelques années, ca vient plutôt facilement.
C'est comme ça que les gens pensent sur ta planète, n'est-ce pas ?
Tu parles ! Et pas seulement en Amérique. Je veux dire : on pourrait changer le nom du pays et celui de la guerre ; insérer toute action militaire offensive de n'importe quel pays à tout moment de l'histoire. Peu importe. Chacun pense avoir raison. Tout le monde sait que c'est l'autre qui a tort. Oublie Hiroshima. Insère Berlin à la place. Ou la Bosnië. Tout le monde sait que les valeurs anciennes sont celles qui marchaient, aussi. Chacun sait que le monde s'en va au diable. Pas seulement en Amérique. Partout. Partout sur la planète, on réclâme à cor et à cri un retour aux vieilles valeurs et au nationalisme.
Je sais.
Et ce que j'ai fait ici, c'est d'articuler ce sentiment, cette préoccupation, ce tollé.
Tu as bien fait cela. Tu as failli Me convaincre.
Alors ? Qu'est-ce que Tu dis à ceux qui pensent vraiment ainsi ?
Je dis : pensez-vous vraiment que les choses allaient mieux il y a trente, quarante ou cinquante ans ? Je dis que la mémoire est myope. Vous vous rappelez le bon côté, et non le pire. C'est naturel et normal. Mais ne vous faites pas d'illusions. Utilisez la pensée critique, au lieu de vous contenter de mémoriser ce que d'autrès veulent que vous pensiez.
Pour garder notre exemple, t'imagines-tu vraiment qu'il était absolument nécessaire de lacher la bombe atomique sur Hiroshima? Que disent vos historiens américains sur les nombreux rapports, rédigés par des gens qui affirment savoir ce qui s'est vraiment passé, selon lesquels l'Empire japonais avait révélé en privé aux États-Unis sa volonté de mettre fin à la guerre avant qu'on ne lache la bombe ? Quelle était la part de vengeance pour l'horreur de Pearl Harbor dans la décision de bombarder ? Et si vous acceptez la nécessité de lacher la bombe sur Hiroshima, pourquoi était-il nécessaire de lacher une seconde bombe ?
C'est peut-être, bien sur, que votre propre compte rendu de tout cela est correct. C'est peut-être que le point de vue américain sur tout cela est la façon dont c'est vraiment arrivé. Ce n'est pas l'essentiel de cette discussion. L'essentiel, ici, c'est que votre système éducatif ne permet pas la pensée critique sur ces questions, ni sur beaucoup d'autrès questions, d'ailleurs.
Peux-tu imaginer ce qui arriverait à un professeur de sciences sociales ou d'histoire de l'Iowa qui poserait les questions précédentes à une classe, en invitant et en encourageant les étudiants à les examiner et à les explorer en profondeur et à tirer leurs propres conclusions ?
Voilà l'essentiel! Vous ne voulez pas que vos jeunes tirent leurs propres conclusions. Vous voulez qu'ils arrivent aux mêmes conclusions que vous. Ainsi, vous les condamnez à répéter les erreurs auxquelles vos conclusions vous ont menés.
Et ces affirmations faites par tant de gens à propos des anciennes valeurs et de la désintégration de notre société actuelle ? Et l'incroyable montée des mères adolescentes, ou des mères qui recoivent l'assistance sociale, ou du monde en perdition ?
Votre monde est en perdition. Là-dessus, Je suis d'accord. Mais votre monde n'est pas en perdition à cause de ce que vous avez laissé vos écoles enseigner à vos enfants. Il est en perdition à cause de ce que vous ne les avez pas laissées enseigner.
Vous n'avez pas permis à vos écoles d'enseigner que l'amour est tout. Vous n'avez pas permis à vos écoles de parler d'un amour qui est inconditionnel.
Merde, nous ne laissons même pas nos réligions parler de ça.
C'est vrai. Et vous ne laisserez pas vos enfants apprendre à se célébrer eux-mêmes et à célébrer leur corps, leur humanité et leurs merveilleux êtrès sexuels. Et vous ne laisserez pas vos enfants savoir qu'ils sont, d'abord et avant tout, des êtrès spirituels qui habitent un corps. Et vous ne traiterez pas vos enfants comme des âmes incarnées.
Dans les sociétés oú l'on parle ouvertement de la sexualité, oú on en discute librement, oú on l'explique et oú on en fait l'expérience joyeusement, il n'y a à toutes fins pratiques aucun crime sexuel, mais un tout petit nombre de naissances qui se produisent lorsqu'elles ne sont pas attendues, et aucune naissance « illégitime » ou involontaire. Dans les sociétés hautement évoluées, toutes les naissances sont des graces, et toutes les mères et tous les enfants ont leur bien-être assuré. En effet, la société tient à ce qu'il en soit ainsi.
Dans les sociétés où l'histoire n'est pas adaptée aux vues des plus forts et des plus puissants, les erreurs du passé sont ouvertement reconnues et jamais répétées, et une fois suffit pour les comportements qui sont clairement autodestructeurs.
Dans les sociétés où l'on enseigne la pensée critique, la résolution de problèmes et les habiletés nécessaires à la vie, plutôt que la simple mémorisation des faits, même les actions prétendument « justifiables » du passé sont passées au peigne fin. On n'accepte rien a priori.
Comment cela fonctionnerait-il ? Utilisons notre exemple de la Seconde Guerre mondiale. Comment un système scolaire enseignant les habiletés nécessaires à la vie, plutôt que seulement les faits, approcherait-il l'épisode historique d'Hiroshima ?
Vos enseignants décriraient à leur classe exactement ce qui s'est passé la. Ils incluraient tous les faits, tous ceux qui ont mené à cet événement, ils rechercheraient les vues des historlens des deux cótés de l'affrontement, réalisant qu'il y a plus d'un point de vue sur tout. Ensuite, ils ne demanderaient pas à la classe de mémoriser les faits en question. Ils mettraient plutôt la classe au défi. Ils diraient: « Maintenant, vous savez tout à propos de cet événement. Vous savez tout ce qui est arrivé avant, et tout ce qui est arrivé après. Nous vous avons donné autant de " connaissances " que possible sur cet événement. Alors, quelle " sagesse " tirez-vous de cette "connaissance " ? Si vous étiez choisis pour résoudre les problèmes auxquels on faisait face à l'époque, et qui ont été résolus en lachant la bombe, comment les résoudriez-vous ? Pouvez-vous imaginer une meilleure façon ? »
Oh, bien sur. C'est facile. N'importe qui peut trouver des réponses de cette façon, avec le bénéfice de la vision rétrospective. N'importe qui peut regarder par-dessus son épaule et dire : “ Je l'aurais fait autrement”
Alors, pourquoi ne le faites-vous pas ?
Pardon ?
J'ai dit: Alors, pourquoi ne le faites-vous pas ? Pourquoi n'avez-vous pas regardé par-dessus votre épaule, tiré des lessons de votre passé et agi différemment ? Je vais te dire pourquoi. Parce que laisser vos enfants regarder votre passé et l'analyser de façon critique, en effet, les obliger à le faire dans le cadre de leur éducation, ce serait courir le risque qu'ils soient en désaccord avec votre façon de faire les choses.
Ils vont être en désaccord de toute façon, bien entendu. Seulement, vous ne leur en laissez pas trop la possibilité dans vos classes. Alors, ils doivent descendre dans les rues, porter des pancartes, déchirer des cartes de conscription, bruler des soutiens-gorge et des drapeaux, faire tout ce qu'ils peuvent pour attirer votre attention, pour vous âmener à voir. Vos jeunes vous ont crié : « On peut faire les choses autrement et mieux ! » Mais vous ne les entendez pas. Vous ne voulez pas les entendre. Et vous ne voulez certainement pas les encourager dans la classe à commencer à penser de façon critique aux faits que vous leur donnez.
Contentez-vous de l'avaler, leur dites-vous. Ne venez pas nous dire que nous nous sommes trompés. Contentez-vous d'avaler que nous avons bien fait.
C'est ainsi que vous éduquez vos enfants. C'est ce que vous avez appelé, jusqu'ici, l'éducation.
Mais il y a ceux qui diraient que ce sont les jeunes gens et leurs idees folles, bizarres, gauchistes, qui ont entrainé ce pays et ce monde dans la décadence, qui l'ont envoyé au diable, qui l'ont poussé au bord de la destruction, qui ont détruit notre culture orientée sur les valeurs, et qui l'ont remplacée par une morale du faites-ce-que-vous-voulez, du faites tout ce qui « fait du bien », qui menace de détruire notre mode de vie même.
Les jeunes sont vraiment en train de détruire votre mode de vie. Les jeunes ont toujours fait cela. Votre tache consiste à les encourager, et non à les décourager.
Ce ne sont pas vos jeunes qui sont en train de détruire les forêts tropicales. Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui sont en train d'épuiser la couche d'ozone. Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui exploitent les pauvres dans des usines du monde entier. Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui vous imposent des taxes à l'infini pour ensuite utiliser l'argent afin de faire la guerre et d'acheter des machines de guerre. Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui ignorent les problèmes des faibles et des démunis, et qui laissent des centaines de gens mourir de faim chaque jour sur une planète qui a plus que ce qu'il faut pour nourrir tout le monde. Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui s'adonnent à la politique de la tromperie et de la manipulation. Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui, réprimés sexuellement, affligés de honte et de gêne à propos de leur propre corps, transmettent cette honte et cette gêne à leurs enfants, Ils vous demandent d'arrêter.
Ce ne sont pas vos jeunes qui ont établi un système de valeurs qui dit que « la raison du plus fort est toujours la meilleure » et un monde qui résout les problèmes par la violence. Ils vous demandent d'arrêter.
Non, ils ne vous le demandent pas... ils vous en supplient.
Mais ce sont les jeunes qui sont violents ! Les jeunes qui forment des gangs et qui se tuent mutuellement ! Les jeunes qui font un pled-de-nez à la loi et à l'ordre, à toute forme d'ordre. Les jeunes qui nous rendent fous .
Lorsque les cris et les supplications des jeunes afin de changer le monde ne sont pas entendus et jamais écoutés, lorsqu'ils voient que leur cause est perdue, que vous ferez les choses à votre maniere, quoi qu'il arrive, les jeunes, qui ne sont pas stupides, vont adopter la solution de rechange. S'ils ne peuvent vous vaincre, ils vont passer dans votre camp.
Vos jeunes se sont joints à votre camp dans vos comportements. S'ils sont violents, c'est parce que vous êtes violents. S'ils sont matérialistes, c'est parce que vous êtes matérialistes. S'ils agissent de façon stupide, c'est parce que vous agissez de façon stupide. S'ils utilisent le sexe de façon manipulatrice, irresponsable, honteuse, c'est parce qu'ils vous voient faire la même chose.
La seule différence entre les jeunes et les plus vieux, c'est que les jeunes font ce qu'ils font ouvertement.
Les plus vieux dissimulent leurs comportements. Les plus vieux croient que les jeunes ne peuvent voir. Mais les jeunes voient tout. Rien ne leur est caché. Ils voient l'hypocrisie de leurs aînés, et ils tentent désespérément de la changer. Mais comme ils ont essayé et échoué, ils ne voient aucune autre possibilité que de l'imiter. En cela, ils ont tort, mais on ne leur a jamais appris autre chose. On ne leur a pas permis d'analyser de façon critique ce que leurs ainés ont fait. On leur a seulement permis de le mémoriser.
Ce que vous mémorisez, vous en faites un monument.
Comment, alors, devrions-nous éduquer nos jeunes ?
Tout d'abord, traitez-les comme des âmes. Ce sont des âmes, qui entrent dans un corps physique. Ce n'est pas une chose facile pour une âme ; l'âme ne s'y habitue pas facilement. C'est très contraignant, très limitatif. Alors, l'enfant crie à cause de ses limites. Entendez ce cri. Comprenez-le. Et donnez à vos enfants, autant que vous le pouvez, le sentiment d'être « illimité ».
Ensuite, présentez-leur avec douceur et bien-veillance le monde que vous avez créé. Soyez pleins de bienveillance, c'est-à-dire, soyez prudents, par rapport à ce que vous mettez dans les unités de stockage de leur mémoire. Les enfants se rappellent tout ce qu'ils voient, tout ce dont ils font l'expérience. Pourquoi donnez-vous la fessée à vos enfants aussitôt qu'ils sortent du ventre maternel ? Vous imaginez-vous vraiment que c'est la seule façon de faire démarrer leur moteur ? Pourquoi éloignez-vous vos bébés de leur mère quelques minutes après qu'ils ont été séparés de la seule forme de vie qu'ils ont connue dans toute leur existence présente ? Est-ce qu'avant de les mesurer, de les peser, de les tater et de les pousser, on ne peut pas attendre juste un moment que l'enfant nouveau-né ait fait l'expérience de la sécurité et du confort de ce qui lui a donné la vie ?
Pourquoi permettez-vous que certaines des premières images auxquelles votre enfant est exposé soient des images de violence ? Qui vous a dit que c'était bon pour vos enfants ? Et pourquoi cachez-vous des images de l'amour ?
Pourquoi enseignez-vous à vos enfants à avoir honte et a être gênés de leur propre corps et de leurs propres fonctions en leur cachant votre propre corps, et en leur disant de ne jamais se toucher d'une fa£on qui leur apporte du plaisir ?
Quel message leur envoyez-vous à propos du plaisir ? Et quelles leçons leur donnez-vous à propos du corps ?
Pourquoi placez-vous vos enfants dans des écoles oú l'on permet et encourage la compétition, oú l'on récompense le fait d'être le « meilleur » et d'apprendre le « plus », oú l'on accorde de la valeur à la «performance», et oú le fait de progresser à son propre rythme est à peine toléré ? Qu'est-ce que votre enfant en comprend ?
Pourquoi n'enseignez-vous pas à vos enfants le mouvement, la musique, la joie de l'art, le mystère des contes de fée et la merveille de la vie ? Pourquoi ne suscitez-vous pas ce qui se trouve naturellement chez l'enfant, plutôt que de chercher à y mettre ce qui n'est pas naturel pour l'enfant ?
Et pourquoi ne laissez-vous pas vos jeunes apprendre la logique, la pensée critique, la résolution de problèmes et la création, en utilisant les outils de leur propre intuition et leur connaissance intérieure la plus profonde, plutót que les régles et les systèmes et conclusions mémorisées d'une société qui a déja prouvé qu'elle était totalement incapable d'évoluer selon ces méthodes, mais qui continue de les utiliser ?
Finalement, enseignez des concepts, pas des sujets.
Créez un nouveau programme, et construisez-le autour de trois Concepts essentiels : La conscience - L'honnêteté - La responsabilité.
Enseignez ces concepts à vos enfants dès leur plus jeune âge. Faites-leur suivre le programme jusqu'au bout. Fondez tout votre modèle éducatif sur eux. Faites éclore toute instruction en eux, profondément.
Je ne comprends pas ce que cela implique.
Cela implique que tout ce que vous enseignez découle de ces concepts.
Peux-Tu expliquer cela ? Comment enseignerions-nous la lecture, l'écriture et le calcul ?
Des premiers recueils à vos manuels les plus avancés, tous les contes, histoires et sujets tourneraient autour des concepts essentiels. C'est-a-dire que ce seraient des histoires de conscience, des histoires d'honnêteté, des histoires de responsabilité. Vos enfants recevraient une présentation des concepts, une injection des concepts, une immersion dans les concepts.
De même, les taches d'écriture tourneraient autour de ces Concepts essentiels, et d'autrès qui y sont connexes, à mesure que l'enfant développe sa capacité d'expression.
Même l'arithmétique serait enseignée dans ce cadre de pensée. L'arithmétique et les mathématiques ne sont pas des abstractions, mais les outils les plus fondamentaux qui permettent de vivre la vie. L'enseignement du calcul serait mis dans le contexte de l'expérience de vie plus générale, de façon à attirer l'attention et à faire le point sur les Concepts essentiels et leurs dérivés.
Quels sont ces « dérivés » ?
Pour utiliser une expression répandue par vos journalistes, ce sont des sous-produits. On peut fonder tout le modèle éducatif sur ces sous-produits, en remplacant les sujets de votre pro-gramme actuel, qui enseigne, surtout, des faits.
Par exemple ?
Eh bien, faisons travailler notre imagination. Quels sont certains des concepts qui sont importants pour toi dans la vie ?
Euh... eh bien, je dirais... l'honnêteté, comme Tu l'as dit.
Oui, continue. C'est un Concept essentiel.
Et, euh... l'équité. C'est un concept important pour moi.
Bien. Y en a-t-il d'autrès ?
Le fait de traiter les autrès avec gentillesse. C'en est un. Je ne sais pas comment mettre ca dans un concept.
Continue. Laisse tes pensées se dérouler.
S'entendre avec les autrès. Être tolérant. Ne pas blesser les autrès. Voir les autrès comme des égaux. Ce sont toutes des choses que j'espérerais pouvoir enseigner à mes enfants.
Bien. Excellent! Continue.
Euh... croire en soi-même. C'est bon. Et... euh... attends, attends... il y en a une qui vient. Euh... ouais, c'est ça : marcher dans la dignité. J'imagine que je l'appellerais « marcher dans la dignité ». Je ne sais pas comment mieux le conceptualiser, non plus, mais ça à quelque chose à voir avec la façon dont on se porte dans la vie, et la façon dont on respecte les autrès et la voie que prennent les autrès.
C'est bien. Tout cela est bien. Tu y arrivés, maintenant. Et il y a tant d'autrès concepts semblables que les enfants doivent comprendre profondément s'ils veulent évoluer et devenir des êtres humains complets. Mais vous n'enseignez pas ces choses dans vos écoles. Ce sont les choses les plus importantes dans la vie, ces choses dont nous parlons à présent, mais vous ne les enseignez pas à l'école. Vous n'enseignez pas ce que veut dire être honnête. Vous n'enseignez pas ce que veut dire être responsable. Vous n'enseignez pas ce que veut dire être conscient des sentiments des autres et respectueux des orientations des autres.
Tu dis qu'il appartient aux parents d'enseigner ces choses. Mais les parents ne peuvent transmettre que ce qu'on leur a transmis. Les péchés du père sont transmis au fils. Alors, vous enseignez chez vous les mêmes choses que vos parents vous ont enseignées chez eux.
Alors ? Qu'y a-t-il de mal à cela ?
Comme Je ne cesse de le répéter ici, as-tu observé le monde dernièrement ?
Tu continues de nous râmener à ça. Tu continues de nous faire regarder ça. Mais tout ça n'est pas notre faute. On ne peut nous blâmer pour l'état dans lequel se trouve le reste du monde.
Ce n'est pas une question de blâme, mais de choix. Et si vous n'êtes pas responsables des choix passés et actuels de l’humanité, qui l'est ?
Eh bien, nous ne pouvons nous rendre responsables de tout ça!
Je te dis ceci : à moins de vouloir prendre la responsabilité de tout cela, vous ne pourrez rien y changer.
Vous ne pouvez continuer à dire que ce sont eux qui l'ont fait, et que ce sont eux qui le font, et que si seulement ils faisaient comme il faut! Rappelle-toi la merveilleuse réplique de Pogo, le personnage de bande dessinée de Walt Kelly, et ne l'oublie jamais :
« Nous avons rencontré l'ennemi, et c'est nous. »
Nous répétons les mêmes erreurs depuis des centaines d'années, n'est-ce pas ?...
Depuis des milllers d'années, Mon fils. Vous commettez les mêmes erreurs depuis des milllers d'années. Les instincts les plus fondâmentaux de l'humanité n'ont pas beaucoup évolué depuis l'âge des cavernes. Mais chaque tentative de changement encourt la dérision. Chaque mise au défi d'examiner vos valeurs, et peut-être même de les restructurer, est accueillie par la peur, puis la colère. Maintenant, Je vous suggère une idee pour vraiment enseigner des concepts supérieurs dans les écoles. Et la, mon vieux, on s'aventure vraiment sur de la glacé mince.
Cependant, dans les sociétés les plus évoluées, c'est exactement ce qu'on fait.
Mais le problème, c'est que tout le monde ne s'entend pas sur ces concepts, sur leur signification. C'est pourquoi nous ne pouvons les enseigner dans nos écoles. Les parents deviennent furieux lorsqu'on essaie d'introduire ces valeurs dans le programme. Ils disent qu'on enseigne des « valeurs » et que l'école n'est pas l'endroit désigné pour une telle instruction.
Ils ont tort ! Encore une fois, selon ce que tu me racontes de votre projet en tant que race, qui est de bâtir un monde meilleur, ils ont tort. Les écoles sont exactement l'endroit désigné pour une telle instruction. Précisément parce que les écoles sont détachées des préjugés des parents. Précisément parce que les écoles sont séparées des notions préconcues des parents. Vous avez vu ce qui a résulté, sur la planète, de la transmission de valeurs des parents aux enfants. Votre planète est dans un état désastreux.
Vous ne comprenez pas les concepts les plus fondamentaux des sociétés civilisées. Vous ne savez pas comment résoudre les conflits sans violence.Vous ne savez pas comment vivre sans peur.
Vous ne savez pas comment agir de façon désintéressée.
Vous ne savez pas comment aimer sans condition.
Ce sont des notions fondamentales, fondamentales, et vous n'avez même pas commencé à vous approcher d'une pleine compréhension de ces notions, encore moins à les appliquer... après des milllers et des milllers d'années .
Y-a-t-il une façon de mettre fin à ce désastre ?
Oui ! Elle se trouve dans vos écoles ! Elle se trouve dans l'éducation de vos jeunes ! Votre espoir est dans la prochaine génération et la suivante ! Mais vous devez cesser de les plonger dans les voies du passé. Ces voies n'ont pas fonctionné. Elles ne vous ont pas âmenés là oú vous dites vouloir aller. Mais si vous ne faites pas attention, vous allez arriver exactement là oú vous vous dirigez !
Alors, arrêtez-vous ! Faites demi-tour ! Assoyez-vous ensemble et rassemblez vos pensées. Créez la version la plus grandiose de la vision la plus grande que vous ayez jamais eue de vous-mêmes en tant que race humaine. Puis, prenez les valeurs et les concepts qui sous-tendent une telle vision et enseignez-les dans vos écoles.
Pourquoi pas des cours comme :
-
* Comprendre le pouvoir
* Résolution paisible des conflits
* Éléments de relations amoureuses
* Personne et création de soi
* Le corps, l'esprit et l'âme : leur fonctionnement
* Développer la créativité
* Célébrer l'être, accorder une valeur aux autrès
* L'expression sexuelle joyeuse
* L'équité
* La tolérance
* Diversités et similitudes
* Economie fondée sur l'éthique
* Conscience créative et pouvoir de l'esprit
* Conscience et éveil
* Honnêteté et responsabilité
* Visibilité et transparence
* Science et spiritualité
Ca s'enseigne déja, en grande partie. Nous appelons ça les Sciences sociales.
Je ne parle pas de deux jours par semestre. Je parle de cours entiers sur chacune de ces choses. Je parle d'une révision complète des programmes de vos écoles. Je parle d'un programme fondé sur les valeurs. Ce que vous enseignez maintenant, c'est un programme largement fondé sur les faits.
Je parle de concentrer l'attention de vos enfants sur la compréhension des concepts essentiels et des structures théoriques autour lesquelles leur système de valeurs est construit, autant que vous le faites, maintenant, sur des dates, des faits et des statistiques.
Dans les sociétés hautement évoluées de votre Galaxie et de votre Univers, on enseigne les concepts de vie aux enfants en très bas age. Ce que vous appelez les « faits », auxquels ces sociétés accordent beaucoup moins d'importance, s'enseigne à un âge beaucoup plus avancé.
Sur votre planète, vous avez créé une société dans laquelle ce petit a appris à lire avant de sortir de la maternelle, mais n'a pas encore appris qu'il lui faut cesser de mordre son frère. Et cette petite a appris par coeur, de plus en plus tôt, ses tables de multiplication, mais n'a pas appris qu'il n'y a rien de honteux ou de gênant à son corps.
A présent, vos écoles servent surtout à fournir les réponses. Il serait beaucoup plus avantageux que leur fonction première soit de poser des questions. Que veut dire être honnête, ou responsable, ou « équitable » ? Quelles en sont les implications ? D'ailleurs, que veut dire le fait que deux et deux font quatre ? Quelles en sont les implications ? Les sociétés hautement évoluées encouragent les enfants à découvrir et de créer eux-mêmes ces réponses.
Mais... mais cela mènerait au chaos !
Par opposition aux conditions non chaotiques dans lesquelles vous vivez à présent...
D'accord, d'accord... alors, cela mènerait à un plus grand chaos.
Je ne propose pas que vos écoles cessent complètement de fournir à vos enfants des choses que vous avez apprises ou vos décisions à propos de ces choses. Tout au contraire. Les écoles servent leurs étudiants lorsqu'elles présentent aux Jeunes ce que les Ainés ont appris et découvert, décidé et choisi dans le passé. Les étudiants peuvent alors observer comment tout cela a fonctionné.
Dans vos écoles, cependant, vous présentez cette information à l'étudiant en lui disant : « Voici Ce Qui Est Vrai », tandis que l'informa-tion ne devrait être présentée que comme de l'information, sans plus.
L'information du Passé ne doit pas servir de base à la Vérité Présente. L'information d'une époque ou d'une expérience antérieure doit toujours et uniquement servir de base à de nouvelles questions. Toujours, le trésor doit être dans la question, et non dans la réponse.
Et toujours, les questions sont les mêmes. Concernant ces données passées que nous vous avons montrées, êtes-vous d'accord, ou en dé-saccord ? Qu'en pensez-vous ? C'est toujours la question clé. C'est toujours le point de mire. Qu'en pensez-vous ? Qu'en pensez-vous ? Qu'en pensez-vous ?
A présent, il est évident que les enfants vont apporter à cette question les valeurs de leurs parents. Les parents vont continuer d'avoir un rôle fort, de toute évidence le premler rôle, dans la création du système de valeurs de l'enfant. L'intention et le but de l'école seraient d'encourager les enfants, du plus bas âge jusqu'à la fin de l'instruction formelle, à explorer ces valeurs et à apprendre comment les utiliser, les appliquer, les rendre fonctionnelles, et même à les remettre en question. Car les parents qui ne veulent pas que les enfants remettent leurs valeurs en question, n'aiment pas leurs enfants mais s'aiment eux-mêmes à travers leurs enfants.
Je souhaite, oh, je souhaite tellement, qu'il y ait des écoles semblables à celles que Tu décris !
Il y en a qui ont tendance à s'approcher de ce modèle.
Il y en a ?
Oui. Lis les écrits de cet homme appelé Rudolph Steiner. Explore les methodes de l'École Waldorf, qu'il a développées.
Alors, bien sur, je connais ces écoles. Est-ce une publicité ?
C'est une observation.
Parce que Tu savais que je connaissais les Écoles Waldorf. Tu savais cela.
Bien sur que Je le savais. Tout, dans ta vie, t'a servi, t'a âmené à cet instant. Je n'ai pas commencé à te parler au début de ce livre. Je te parle depuis des années, à travers toutes tes associations et tes expériences.
Tu dis que l'École Waldorf est la meilleure ?
Non. Je dis que c'est un modèle qui fonctionne, compte tenu de ce que vous dites vouloir atteindre en tant que race humaine ; compte tenu de ce que vous dites vouloir faire ; compte tenu de ce que vous dites vouloir être. Je dis que c'est un exemple et, Je pourrais en citer plusieurs, bien qu'ils soient rares sur votre planète et dans votre société, de la façon dont l'éducation peut s'accomplir en se concentrant davantage sur la «sagesse » plutôt que sur la simple « connaissance ».
Eh bien, c'est un modèle que j'approuve beaucoup. Il y a bien des différences entre une École Waldorf et d'autrès écoles. Permets-moi de te donner un exemple. C'est un exemple simple, mais il illustre l'argument de façon spectaculaire.
A l'École Waldorf, l'enseignant accompagne les élèves à tous les niveaux de l'expérience d'apprentissage primaire et élémentaire. Pendant toutes ces années, l'enfant a le même professeur, plutôt que de passer d'une personne à une autre. Peux-Tu imaginer le lien qui se forme ici ? Peux-Tu en voir la valeur ?
Le professeur en arrive à connaître l'enfant comme si c'était le sien. L'enfant acquiert un niveau de confiance et d'amour avec le professeur qui ouvre des portes que bien des écoles d'orientation traditionnelle n'ont jamais osé ouvrir. A la fin du cycle scolaire, le professeur revient à la première année ; il recommence avec un autre groupe d'enfants et les accompagne pendant des années, tout au long du programme. Dans une École Waldorf, un professeur dévoué peut finir par ne travailler qu'avec quatre ou cinq groupes d'enfants au cours de toute sa carrière. Mais ce qu'il ou elle a signifié, pour ces enfants, dé-passe tout ce qui est possible dans le contexte d'une école traditionnelle.
Ce modèle éducatif reconnaît et annonce que la relation humaine, le lien affectif et l'amour partagés dans un tel paradigme ont autant d'importance que bien des faits que le professeur peut transmettre à l'enfant. C'est comme une école au foyer, à l'extérieur de la maison.
Oui, c'est un bon modèle.
Y a-t-il d'autrès bons modèles ?
Oui. Vous êtes en train de faire du progrès en éducation, sur votre planète, mais c'est très lent. Même la tentative d'instaurer dans les écoles publiques un programme orienté sur les buts et concentré sur le développement des habiletés a rencontré une enorme résistance. Les gens le trouvent menaçant ou inefficace. Ils veulent que les enfants apprennent des faits. Il y a des progrès, mais il reste beaucoup de travail à faire.
Et ce n'est qu'un domaine de l'expérience humaine qui aurait besoin d'ajustement, compte tenu de ce que vous dites vouloir faire, en tant qu'êtrès humains.
Oui, j'imagine que l'arène politique aurait besoin de changements, aussi.
Certainement…